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“SCIENTIA„

dées va prendre un nouvel essor et que le nombre des succès culturaux ira en s’accroissant, que les hybrides nouveaux deviendront de plus en plus nombreux. Il y a d’ailleurs en ce moment dans le monde horticole, surtout en Angleterre et en Belgique, des indices que toutes ces récentes découvertes ont su être appréciées ; on signale une poussée inattendue de floraisons nouvelles qui indiquent que l’audace de semeurs s’accroît chaque jour: les fleurs qui sont à l’heure présente les reines de la mode sont maintenant les Odontoglosses. Les créations obtenues avec les représentants de ce genre se multiplient chaque jour et les types comme les Odontioda (résultant du croisement d’un Odontoglosse et d’un Oochlioda) sont la gloire des expositions. On ne pouvait pas soupçonner qu’une vieille science comme la botanique paraissant seulement propre à faire les délices des collectionneurs, ayant la douce manie de coller des plantes sèches sur du papier, serait capable de prêter main forte à une industrie aussi importante que celle des Orchidées. On ne pouvait pas prévoir que la biologie de ces plantes était aussi extraordinaire. Ce sont en somme des plantes normalement malades, qui, non seulement s’accommodent de leur parasite, mais même ne savent pas s’en passer. Il peut arriver cependant que ce dernier prenne l’offensive et alors la plante est tuée. La lutte doit donc être constante entre le champignon et son hôte et il arrive, dans certains cas, que la résistance de l’Orchidée est si forte que les mycorhizes sont complètement digérés et il ne reste plus à la suite de cet acte violemment défensif que quelques excréta ou débris de filaments à moitié atrophiés. La réaction de l’hôte, dans le cas normal, est toujours intense et la phagocytose qui fonctionne d’une manière régulière limite chaque jour les progrès menaçants du parasite. On conçoit aisément qu’une pareille lutte retentisse sur tout l’être et que les caractères normaux qu’affectent les Orchidées en dépendent en grande partie. A l’évolution des êtres attaqués correspond celle des attaquants. Les champignons extraits d’un Vanda ne sont pas ceux qui existent dans un Odontoglosse : ce sont des parasites de même famille mais distincts spécifiquement. On peut même être tenté de croire qu’à chaque Orchidée correspond un champignon spécifiquement disemblable. A l’heure actuelle, il semble qu’il n’y en ait qu’un petit nombre ; trois espèces nettement distinctes ont été signalées: l’une qui habite les racines de Oyprièdes, de Cat-