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“SCIENTIA„

manière éclatante comme dans un nombre indéfini d’autres types, et cette constatation donne à cette étude un charme et un intérêt biologique profond.

Ce nombre des types nouveaux pourra d’ailleurs s’accroître, dans un avenir prochain, d’une manière extraordinaire grâce à une découverte de premier ordre dont il me reste à parler. Malgré les merveilleux résultats que nous venons de citer, les praticiens, jusque dans ces dernières années, ignoraient les raisons véritables de la technique culturale qu’ils suivaient ; ils le savaient d’ailleurs très bien par les mécomptes nombreux dont ils avaient à souffrir : la levée des semis est toujours irrégulière et aléatoire ; bien souvent, sans cause apparente, ou constate des succès dans une serre et des échecs complets dans une autre ; enfin si les hybridations avaient donné des résultat de premier ordre avec les Cypripèdes, les Cattleya, les Laelia, il y avait une foule de genres réputés par la splendeur de leur fleur dont on ne savait pas faire germer les graines : tel a été le cas pendant longtemps pour les Odontoglosses. Il était indispensables de chercher une explication à toutes ces anomalies.

L’énigme est aujourd’hui résolue et d’une manière si complète que les conséquences qui vont en découler pour le développement d’une industrie de premier ordre seront delà plus haute importance. On savait, depuis les travaux de Wahrlich publiés en 1886, que les racines des Orchidées contiennent uniformément des champignons. C’est un fait qui avait été signalé bien antérieurement par Schleiden von Eessek, par Prillieux et d’autres botanistes, mais personne ne savait avant les observations de Wahrlich que c’était une propriété se retrouvant dans cinq cent représentants pris au hasard dans la famille des Orchidées, c’était donc une particularité à peu près universellement répandue dans ce groupe. Il m’a paru [1] qu’il devait découler de ces constatations des conséquences capitales et que l’invasion des champignons dans les racines de ces végétaux avait dû orienter leur évolution et être la cause de leurs singularités de structure et de modes de vie. La constatation, en particulier, que dans toutes les plantes holosaprophytes (végétaux sans chlorophylle et avec des champignons dans les racines) la graine était

  1. Costantin, La nature tropicale (Bibliothèque scientifique internationale, p. 226), 1898.