Page:Schwob - Vies imaginaires, 1896.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenait à vivre. Le capitaine Smith lui offrit des verreries et des rubans ; mais elle pleura et répondit qu’elle n’osait. Et elle s’enfuit, seule, dans la forêt.

L’année suivante, les colons mirent le capitaine Smith en disgrâce, et, en 1609, il fut embarqué pour l’Angleterre. Là, il composa des livres sur la Virginie, où il expliquait la situation des colons et racontait ses aventures. Vers 1612, un certain capitaine Argall, étant allé faire du commerce parmi les Potomacs (qui étaient le peuple du roi Powhatan), enleva par surprise la princesse Pocahontas et l’enferma dans un navire comme otage. Le roi, son père, s’indigna ; mais elle ne lui fut pas rendue. Ainsi elle languit prisonnière jusqu’au jour où un gentilhomme de bonne façon, John Rolfe, s’éprit d’elle et l’épousa. Ils furent mariés en avril 1613. On dit que Pocahontas avoua son amour à un de ses frères, qui vint la voir.