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dans les beaux jours d’hiver prendre un verre de rhum. » Car il n’aimait ni le tabac ni la bière. Au bal du préfet trois demoiselles lui refusèrent deux polkas et une valse, et il dut « passer son temps au buffet ».

Aux vacances de 1852, il vient à Paris à l’hôtel Corneille ; il «s’en allait prendre un bouillon le matin, chez un crémier de la rue Racine », et déjeunait « pour ses quatre sous ». Retourné à Chaumont, il quitta le charcutier, et loua chez la veuve Richoux. Cette année-là il écrivit sa fameuse supplique au ministre pour qu’on lui laissât pousser la barbe.

Il fut envoyé en Bretagne, près de la ville de Landerneau, « un gros bourg où on fait un gros commerce ». Il alla loger au-dessus d’un café. Le principal du collège lui ayant demandé une pièce pour la faire jouer par ses élèves, il chercha dans ses souvenirs et se rappela que le Secrétaire et le Cuisinier de Scribe n’a qu’un petit rôle de femme facile à supprimer.

L’an 1853 il fut nommé à Rodez, où il vécut « comme un anachorète : du bouilli et des œufs le matin, du pain et du fromage le soir ». Il eût donné « tout au monde pour une côtelette de mouton » ;