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Un calotin, maintenant :


16 Janvier (1782). Il faut avouer que Messieurs les journalistes sont des animaux indécrottables. Il leur faut faire humble salamalec pour qu’ils annoncent vos ouvrages, humble et plus bas salamalec encore pour qu’ils en parlent. En parlent-ils, ils sont bien rarement impartiaux. Le Journal de Paris en fournit aujourd’hui la preuve. Il donne un extrait des Étrennes lyriques dans lequel il prétend que les Étrennes lyriques de cette année sont inférieures à celles de l’année passée. Il faut être ou bien ignorant, ou bien prévenu.

(Journal intime de l’Abbé Mulot (1777-1782), publié par M. Maurice Tourneux).


Voilà bien, au contraire, l’ignorance des historiens. Si l’abbé Mulot avait pris la peine de se renseigner, il aurait su comment on décrotte Messieurs les journalistes, qu’il traite avec tant de mépris. On lui aurait fait voir que toute publicité se paye avec de l’argent. Pourquoi donc serait-on impartial gratis ? Quelles sottises arriérées ! Nous vivons, grâce à Dieu, dans un siècle mieux éclairé.

Et pour finir, le sinistre Horace, le poète chassieux et voyeur[1] :

  1. Ad res Venerias intemperantior traditur ; nam speculato cubi-