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autres se lèveront avec leur corps clair. Domine ceterorum, fac me liberum : leprosus sum. Je suis solitaire et j’ai horreur. Mes dents seules ont gardé leur blancheur naturelle. Les bêtes s’effraient, et mon âme voudrait fuir. Le jour s’écarte de moi. Il y a douze cent et douze années que leur Sauveur les a sauvées, et il n’a pas eu pitié de moi. Je n’ai pas été touché avec la lance sanglante qui l’a percé. Peut-être que le sang du Seigneur des autres m’aurait guéri. Je songe souvent au sang : je pourrais mordre avec mes dents ; elles sont candides. Puisqu’Il n’a point voulu me le donner, j’ai l’avidité de prendre celui qui lui appartient. Voilà pourquoi j’ai guetté les enfants qui descendaient du pays de Vendôme vers cette forêt de la Loire. Ils avaient des croix et ils étaient soumis à Lui. Leurs corps étaient Son corps et Il ne m’a point fait part de son corps. Je suis entouré sur terre d’une damnation pâle. J’ai épié pour sucer au cou d’un de Ses enfants du sang innocent. Et caro nova fiet in die iræ. Au jour de terreur, ma chair sera nouvelle. Et derrière les autres marchait un enfant frais aux cheveux rouges. Je le marquai ;