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cependant Iolé le veut. Si j’ai été pieux envers les dieux de mon jardin ; si je leur ai tressé des couronnes de violettes et versé des aiguières pleines de vin et de lait ; si j’ai secoué pour eux des pavots à l’heure où le soleil embrase la crête de ma muraille parmi les nuées de moucherons qui prennent l’air de la nuit ; si je suis digne de leur amitié par ma religion, fais fleurir ton figuier, ô déesse, pour des figues rouges.

Si tu ne m’écoutes pas, je ne cesserai de t’honorer avec des jarres fraîches ; mais je serai contraint de me lever à l’aube, dans la saison des fruits, pour ouvrir subtilement toutes les figues nouvelles et en peindre l’intérieur avec de la bonne pourpre de Tyr.