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Tu effaceras avec ton pied gauche la trace de ton pied droit.

La main droite doit ignorer ce que vient de faire la main droite.

Ne te connais pas toi-même.

Ne te préoccupe point de ta liberté : oublie-toi toi-même.


Et Monelle dit encore : Je te parlerai de mes paroles.

Les paroles sont des paroles tandis qu’elles sont parlées.

Les paroles conservées sont mortes et engendrent la pestilence.

Ecoute mes paroles parlées et n’agis pas selon mes paroles écrites.


Ayant ainsi parlé dans la plaine, Monelle se tut et devint triste ; car elle devait rentrer dans la nuit.

Et elle me dit de loin :