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Mon étude veut plutôt être une étude esthétique qu’une étude historique. La partie historique n’est plus à faire : elle est faite par Spitta qui a rassemblé les documents biographiques, et par cette élite d’artistes érudits qui ont collaboré aux publications de la Bachgesellschaft. Les chapitres historiques de l’ouvrage présent reposent sur les études de ces historiens dont à chaque page je me suis senti le débiteur.

Je me fais un devoir de remercier ici mon ami et fidèle collaborateur, M. Hubert Gillot, qui représente avec tant de distinction les lettres françaises à l’Université de Strasbourg. Si malgré ses précieux conseils l’influence du style allemand se trahit çà et là, que le lecteur français pardonne. C’est là l’héritage fatal de ceux qui vivent et qui pensent dans deux langues. Mais, ne sont-ils pas nécessaires à la science et à l’art surtout, ces esprits qui appartiennent à deux cultures ?

Si de tout temps le beau privilège de l’Alsace a été de faire connaître l’art français et la science française en Allemagne et, en même temps, de frayer la voie, en France, à ceux des penseurs et des artistes allemands qui ont une importance européenne, cette tâche ne s’impose-t-elle pas aux alsaciens de notre génération qui sont restés en contact avec la culture française, plus qu’à ceux de n’importe quelle autre époque ?

A. S.