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… Passons. La jeune femme, toute nue, se couche sur le matelas. Et le prêtre, nu aussi, seulement vêtu d’une chasuble, commence le Sacrifice. Bientôt, il murmure, sincère en ce moment parce que l’on a moins peur de blasphémer sincèrement que de blasphémer hypocritement, parce qu’il est des choses dont la seule excuse est la conviction :

— Shatan, bon Shatan, tu ne nous trompes pas, toi ! tu tiens tes promesses, tu fais honneur à ta signature, à tes marques, à ta griffe ! tu ne promets pas le ciel pour ne pas le donner, tu promets les enfers et tu les donnes, tu payes comptant, tu n’attends pas les au-delà de la mort, tu payes pendant la vie ! Shatan, bon Shatan, juste Shatan ! Tu incendies l’Opéra-Comique, le Bazar de la Charité, le Métropolitain, tu lances les Japonais sur les Russes, tu diriges les grèves, tu jettes les ouvriers en pâture aux patrons, tu engraisses les Rothschild, les Camondo, les Cahen, les Oppenheim, les Dreyfus, les Vieil-Picard, les Ephrussi, tu manigances le Banama, tu assassines le doux Président Carnot et tu laisses vivre le tzar rouge Nicolas II, tu armes les fusils de son armée pour qu’elle tire sur son peuple, bon Shatan, mauvais Shatan, tu engloutis la Martinique, tu télescopes un train du dimanche à Vincennes, Shatan, tu coules le Titanic !