Page:Schwaeblé - Le sataniste flagellé.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 43 —

ou de sang gâté, la viande est chair de cheval ou d’enfant. Et, naturellement, point de sel, lequel est symbole d’éternité et de sagesse. Le festin terminé, les sorcières s’accouplent et paillardent abominablement avec leurs démons.

Il s’agit, ensuite, de rendre compte à Shatan de ce que l’on a commis depuis la dernière assemblée. Tous ne sont pas très fiers, ne se confessent pas très hardiment ; ils savent bien que le Maître les punira, que les autres sorciers se gausseront joliment de ceux qui n’ont fait périr que quelques moutons, gâté que quelques champs, de ceux qui n’ont point tué d’enfants, qui n’ont même point amené des maladies aux voisins. Vraiment, c’était bien la peine que Shatan leur donnât des poudres d’où naissent des sauterelles, des limaces et autres bêtes nuisibles, qu’il leur enseignât à faire grêler, pleuvoir et tonner, à confectionner d’épouvantables poisons, à répandre l’incendie, à nouer l’aiguillette, à vanter le charme de la morphine et de la cocaïne, à tricher aux cartes !

Dame, son humeur se ressent du plus ou moins grand nombre de méchancetés commises, et son discours gronde ou félicite en conséquence — dans lequel il exhorte ses accolytes à lui demeurer fidèles, à le bien servir, à exercer le plus de mal qu’ils pourront. Enfin, il se calme, et solennellement, pour les encourager et récompenser,