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nombril d’un enfant, à une chandelle noire, à un pot de graisse de pendu, à une fiole de morelle distillée, il ne voudra point entendre les vibrations d’un stradivarius, mais il se délectera au bruit de casseroles frappées l’une contre l’autre.

Cette nuit, rendez-vous dans la clairière où l’herbe pousse épaisse, grasse, où elle ne repoussera jamais. Ah ! elle est luxueusement installée : des grosses pierres — des dolmens — ont été amenées qui serviront de tables. Les chats grimpent dans les arbres pour éclairer de leurs yeux. Déjà, le lieu s’anime, presque tous les invités sont là, on sait que Shatan n’aime pas attendre.

On rectifie la toilette, c’est-à-dire on se déboutonne, on met ses vêtements à l’envers, on les lacère, on se coiffe d’une façon grotesque ; ou bien on fait la leçon aux enfants, on leur explique que dès que le Maître aura paru, dès qu’ils se seront bien repus de sa sublime Majesté, ils devront discrètement s’armer de baguettes, conduire à la mare ces belles grenouilles qu’ils voient habillées de velours vert, avec des collerettes bien tuyautées et des grelots sonnant joyeusement, et ne pas s’efforcer de regarder ce que feront leurs parents. S’ils sont sages, ils auront un morceau de la galette du Sabbat, de la bonne galette de millet noir.

Les derniers invités sont arrivés.