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C’est Dieu qui a permis que, pendant la guerre, et précisément le dernier jour que le Roi veut que son autorité soit reconnue dans la ville de Liège, la dame de Brinvilliers, cette misérable qui fuyait de royaume en royaume, ait eu soin d’écrire et de porter avec elle les preuves qui étaient nécessaires pour sa condamnation. C’est elle qui a dit, devant M. de Fleury, à la confrontation des témoins, qu’il y avait beaucoup de personnes engagées dans ce misérable commerce de poison, et des personnes de condition.

Par une conduite toute opposée, mais qui tend peut-être à même fin, la demoiselle de la Grange, artiste expérimentée sur le fait du poison, interrogée, jugée, condamnée pour d’autres crimes, appliquée à la question, morte sans avouer la moindre chose sur le fait du poison, après son exécution, et dans la recherche qui s’est faite après elle, quelle foule de preuves s’est trouvée contre cette misérable ! À combien d’empoisonnements n’a-t-elle pas participé !

Cependant, cette misérable femme, qui a soutenu jusqu’au bout la résolution de ne rien déclarer, n’a pas laissé de dire, sous prétexte de connaissances extraordinaires, et en se couvrant elle-même de nuages et d’obscurités, qu’en travaillant elle avait vu M. le Dauphin avec une grande pâleur, et qu’il était menacé de poison.