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vous découvrir sans aucun déguisement… Vous saurez donc, Monsieur, que mon dernier maître était ministre… que Dieu lui pardonne, et à moi aussi ! Je… je…

« Voilà tout ce que je pus tirer d’elle.

« Je me flatte, Messieurs, que vous me pardonnerez de m’être arrêté sur des particularités qui paraîtraient peu intéressantes à des yeux moins clairvoyants que les vôtres. En effet, comme il m’importe absolument, dans une affaire de la conséquence de celle-ci, et aussi intéressante pour le genre humain, de faire voir avec quelle précaution et quel scrupule j’ai suivi tous mes procédés, il m’était nécessaire de peindre la naïveté et la simplicité de cette fille qui m’étaient un sûr garant et une preuve sans réplique de sa bonne foi. Ceux qui n’écrivent que pour l’amusement de leurs semblables peuvent, à leur gré, choisir et retrancher telles circonstances que bon leur semble, selon qu’elles leur paraissent avantageuses ou inutiles. Mais nous qui, par état, sommes nécessairement attachés à la vérité, nous devons écrire comme si elle nous tenait à la chaîne.

« Au surplus, qu’il me suffise de vous dire que je tranquillisai cette fille sur son état,