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ques, — serrant fort le mollet, cambrées, aux talons, moyens, inquiétants…

« — Moi, j’aime les gants de peau, les gants qui couvrent le bras jusqu’à l’épaule, l’emprisonnent étroitement. Leur contact apparaît froid, et, pourtant, il est chaud. Ça m’exaspère, ça me glace la moelle. Gants contre gants, ça crisse. Brrr… Ça donne envie de battre, de mordre, de les lacérer. C’est inexprimable. Si j’étais homme, il me semble que je souhaiterais une femme habillée seulement de gants.

« — Et moi habillée de hautes chaussures.

« — Et moi, dit une troisième qui arrivait, je ne comprends que les cheveux, les cheveux qui tombent en boucles lourdes et soyeuses sur la nuque et les épaules. La lumière y soulève des éclairs, ils étincellent comme du diamant. J’aime passer ma main dans les cheveux, les caresser, les entremêler. Ça me procure un picotement extraordinaire, comme une décharge électrique. Je voudrais tirer dessus, les arracher, m’en frotter tout le corps, les prendre pour serviette, je voudrais m’y enfouir la tête, les baiser à pleine bouche, je voudrais les mâcher, en humer le parfum chaud, je voudrais, je voudrais… Le sais-je moi-même ? »