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femme se met au piano, attaquant une valse brillante. L’Espagnol s’élance, et, le torse ignoblement cambré, danse un impétueux tango, cependant que les autres, battant la mesure des mains, crient sans discontinuer : « Olle ! Olle ! ». Les gestes obscènes soulignent la danse, les yeux brillent, les mains tremblent.

Maintenant, un intermède : « Mignonne » déclame des vers ; c’est Baudelaire qui écope ! « Mignonne » parle de divans profonds comme des tombereaux (pour tombeaux !)…

Puis, « l’Amour » roucoule — faux — une romance dans laquelle l’Apollon du Belvédère rime avec « réverbère ».

Enfin, « le curé » se lève, donnant le signal de la basse orgie.

— Nous allons célébrer la messe rose, annonce-t-il de sa voix de basse.

… Ceux-là sont les esthètes sans prétentions.

Baudelaire, Flaubert, Barbey d’Aurévilly, Villiers de l’Isle-Adam, Edgard Poë, et autres paladins du haschisch et des solanées ! Oscar Wilde et Cie, trop bien rasés, trop bien fleuris ! Brummel, arbitre des élégances ! vous n’êtes pas morts, vous avez des