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glacées, filtrant à travers la tente, tombaient sur son dos, sur ses épaules, sur ses seins, les piquant douloureusement.

Et Marcus était furieux de la voir se ratatiner, il murmurait à voix basse :

— Veux-tu te tenir droite, nom d’un chien ! Tu vas voir quelle dégelée je vais te flanquer à la sortie !

Pour l’instant, cependant que le dompteur tenait les fauves en respect, Hélène dansait, elle faisait « des pointes ». Marcus l’avait dressée à se tenir sur les pointes pendant plus de dix minutes ! C’était extrêmement pénible, tout le corps portant sur les extrémités des doigts de pied, les brisant, les foulant, faisant rentrer les ongles dans la chair. Et il lui fallait glisser, voler et sourire, par moments ne se tenant que sur un seul pied, l’autre jambe gracieusement arrondie, les mains se rejoignant au-dessus de la tête. Et elle allait ainsi, comme un papillon, à travers les fauves, souffrant et souriant, asservie et coquette, cependant que l’homme la suivait, la menaçant de la cravache, en passant la mèche dans le creux des omoplates laissées absolument nues par le corsage, la promenant sur les épaules, sur la poitrine, chatouillant les jambes moulées dans le