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Ce fut ainsi qu’un soir les deux femmes se trouvèrent à la Foire aux pains d’épices, admirées d’une foule de voyous, de souteneurs que leurs riches toilettes tentaient.

Déjà, elles avaient examiné plusieurs baraques, et Hélène en avait assez, elle voulait rentrer.

— Entrons dans celle-ci, fit la camériste.

— Si tu veux.

C’était une ménagerie de maigre apparence. Un pitre, à la porte, faisait le boniment, cependant que trois trombones déchiraient l’air de leurs notes criardes. À la caisse, se tenait une grosse dame sanglée dans un étroit corsage de satin noir.

Les deux femmes pénétrèrent.

Il y avait trois cages contenant deux tigres et deux lions rachitiques. Hélène et sa suivante s’assirent sur des chaises de fer — les meilleures places.

Bientôt, il y eut une trentaine de personnes, et le spectacle commença. Les musiciens passèrent à l’intérieur, y continuant leur charivari.

Alors, le pitre fit travailler un ours savant