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petit cri, on la vit pâlir atrocement, et tout le corps se contracta en une longue secousse. La jeune femme rouvrit les yeux : elle souffrait plus que le malheureux ! Le fouet s’abattit encore, avec un bruit cinglant, mat. Cette fois, du sang rougit la peau, du sang que les lanières lancèrent en l’air, sur l’estrade. Le corps eut un grand soubresaut. Alors, un troisième, un quatrième coup tombèrent, et un cinquième, un sixième, au hasard, sur les épaules, sur les bras, sur les omoplates. Le sang, maintenant, coulait en filets, en rigoles, glissant jusque sur les reins, jusque sur les cuisses. Le malheureux s’affaissait de plus en plus, ses jambes ne le portaient plus, le corps n’était, plus suspendu qu’aux liens retenant les mains.

Enfin, le Comte fit un nouveau signe, le bourreau s’arrêta. Des valets montèrent avec de grandes éponges pleines d’eau dont ils lavèrent brutalement les blessures. Puis, ils détachèrent l’homme, et, le soutenant, l’emportant plutôt, car ce n’était plus qu’une loque sanglante, le reconduisirent vers les écuries, cependant que du balcon une voix, sans discontinuer, criait superbement :

— Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime !

Mais les suivantes relevèrent la femme