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vie d’idéal, dans cette vie de rêve, transportés, soulevés.

Ils oubliaient, parfois, jusqu’au Comte.

Or, un après-midi qu’il régnait une chaleur écrasante, ils s’étaient réfugiés dans l’ombre la plus épaisse de la forêt. De hauts chênes les entouraient, les couvraient, formant une serre. L’air était rare, lourd, la lumière sourde. Mais, le mystère était profond, accompagné de la grande voix bourdonnante des insectes.

Ils étaient l’un contre l’autre, étendus sur la mousse épaisse, le Vicomte ayant passé un bras sous son cou, elle, le corsage dégrafé, un sein émergeant des dentelles blanches.

Ils ne voyaient rien, ils n’entendaient rien…

Ils n’entendirent pas même l’aboiement des chiens, la galopade des chevaux, les sonneries du cor.

Le Comte et sa suite revenaient d’une chevauchée, ne connaissant pas d’obstacles, passant partout, écrasant, cassant tout. Ils arrivèrent ainsi sous la voûte des chênes.

Les chiens tombèrent en arrêt, arrêtant subitement la cavalcade.