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des grossièretés de l’autre, qui lui faisait oublier ce passé de répugnance.

Le Vicomte et la jeune femme restaient des heures et des heures la main dans la main, heureux, regardant le ciel. Ils murmuraient, seulement, de temps en temps :

— C’est beau !

— Je vous aime…

— Je vous aime…

Les doigts s’entrelaçaient plus étroitement. Puis, ils se séparaient, la main du Vicomte enlaçait la taille de la jeune femme, les corps se rapprochaient, se touchaient. Les lèvres se joignaient.

Et, suivant l’éternelle loi de l’amour, les amoureux glissèrent l’un sur l’autre, s’abîmant dans l’infinie volupté…

… Peu à peu ils s’étaient habitués à cette vie de rêve, et la vivaient le plus souvent qu’ils pouvaient. Un couloir obscur, une cave, les champs, les forêts, les bords de la rivière — partout ils s’aimaient, et les tapis d’Orient les plus chers leur étaient moins doux que la mousse ou le sable.

Ils oubliaient tout et tous, grisés dans cette