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fort : on loue des photographies ! Vous figurez-vous la mentalité de l’être qui loue des photographies ? N’est-il pas mûr pour Bicêtre ?

Tout cela, je le répète, se passe en plein Paris. Les photographies sont, pour la plupart, faites à Paris, les manuscrits sont écrits presque tous par des bureaucrates parisiens — j’en pourrais citer un à l’Assistance et un à l’Élysée !

Le hasard m’a mis en main deux de ces manuscrits : l’immondice ne le cède qu’à l’imbécillité. C’est du charabia, un ramassis de fautes de français. Après tout, la police a peut-être raison de tolérer ça, car, vraiment, ça ne peut pas faire grand mal ! Et je doute que les gens qui payent si cher ces manuscrits soient très satisfaits. Ils cherchent, évidemment, à perfectionner leurs manies, ils demandent à l’imagination d’un autre des raffinements, des mots, des phrases, des expressions, des images, des idées, des gestes que leurs cerveaux angoissés, trop travaillés, ne peuvent plus forger. Ils doivent être déçus ! Ils tombent sur des crève-de-faim ne connaissant rien de l’homme et de la femme, clients de pierreuses, amis d’apaches, fort naturels en amour, fort bourgeois en cet acte, et n’ayant jamais fréquenté dans une maison de rendez-vous.