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laquelle, tout de même, il a sacrifié santé, fortune, amis, famille.

Quel amant lâché n’a pas pensé de sa maîtresse : « C’est une salope » ? Procurez lui un journal, un éditeur, et vous le verrez narrer copieusement ses douleurs, en se donnant, bien entendu, le beau rôle. De là à la traîner publiquement dans la boue…

Rapidement cet amour de sensualité, de jalousie, d’entêtement, de haine déprave le cœur du bourreau, torture le tortionnaire. Déjà trop complexe il s’additionne de mépris. Effroyable impasse : l’homme désire ce qui le rebute. Ignorant désormais toute illusion, cet amour plane au-dessus du dégoût, il s’enfonce dans la fange en demeurant « l’amour » ! Il ne connaît plus de bornes. Je t’aime, donc tu m’appartiens, donc je peux disposer de toi, donc j’acquiers le droit de te torturer.

Il faut, pour l’arrêter, un fait brutal.

… L’homme est demeuré naïf : il a voulu une femme à lui seul, il a voulu être le seul amant ! ! ! En sa vieille candeur de collégien il a cherché à réhabiliter une fille, il a espéré être aimé à la longue. Puis, il a donné à choisir : Ou tu te tueras, ou tu me tueras, ou je serai ton seul amant.