de fer ou le bateau à vapeur ; nous employions la voiture
de Ferry ou la poste. Nous arrivâmes vers huit
heures à Nessmely. Nous quittâmes alors la grande
route, nous traversâmes Igmann et continuâmes notre
voyage au sud-ouest. Nous arrivâmes vers midi dans
la fameuse forêt de Bakony. Nous entrâmes dans une
auberge au milieu de la forêt. La table était déjà
dressée pour moi. Quelques hommes à sinistre figure
étaient dans la cour et dans la chambre de l’auberge.
Ils étaient armés de fusils, de pistolets et de casse-têtes.
Je pensais que c’étaient des voleurs et j’étais un
peu inquiète. Ferry s’entretenait avec eux en hongrois.
Je lui demandai qui ils étaient ; il me répondit
qu’ils étaient de pauvres diables. Il ajouta que je
n’avais rien à craindre. L’après-midi, nous remontâmes
dans notre voiture ; cinq hommes à cheval précédaient
notre voiture, les autres étaient partis en avant.
Nous n’avancions plus aussi rapidement. Le chemin était défoncé, nous étions forcés d’aller un moment à pied. Enfin, nous arrivâmes au plus épais de la forêt. Ferry me proposa de faire une petite promenade, et la voiture se dirigea vers une maison que l’on voyait entre les arbres et qui avait l’apparence d’une auberge. Les brigands nous précédaient en écartant les branches. Au bout d’une heure, deux hommes vinrent à notre rencontre : l’un, de trente-quatre à trente-cinq ans, taillé en hercule, le visage sauvage et pourtant régulier ; l’autre, un adolescent de vingt ans, aussi beau qu’Adonis. Ils faisaient aussi partie de la bande. Ferry me les présenta ; puis il me