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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


les mesures de précaution que Marguerite m’avait si chaleureusement recommandées et que j’avais toujours employées avec le prince.

— Il y a bien d’autres moyens, me dit Ferry ; peu d’hommes et peu de femmes les connaissent. Je me suis servi d’un sans que tu le saches. Si tu veux connaître ces différents préservatifs, lis le livre De l’art de faire l’amour sans crainte. Je te le donnerai. On traite aussi de ton moyen, du condom, mais il n’est pas toujours sûr ; il peut s’échauffer et éclater sans que l’on s’en aperçoive.

Il m’apporta ce livre et je le lus avec beaucoup d’attention. Il a été rédigé par un médecin ; il est beaucoup plus rare que tous les romans priapiques ; il est même plus rare que la Justine de Sade, qui a été officiellement brûlée sous Robespierre et qui vient d’être rééditée en Hollande et en Allemagne. Je pense que ce livre ne vous est jamais tombé entre les mains et je vais vous parler de quelques-uns des sujets qu’il traite.

L’auteur ne recommande pas l’emploi du condom ; il prétend que la volupté de l’homme et de la femme est beaucoup moindre. Le condom n’est pas fait sur mesure. Quand il est trop étroit, il cause des douleurs à l’homme. Quand il est trop large, il se forme des faux plis aussi coupants qu’un cheveu. Dans les deux cas, il peut facilement céder et le but n’est pas atteint.

L’auteur dit que la femme peut ne concevoir qu’une fois sur mille si elle sait bien s’y prendre,