Page:Schröder-Devrient - L’Œuvre des Conteurs Allemands - Mémoires d’une chanteuse Allemande, 1913.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


244
L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


années dans chaque pays, il aura visité dix-huit pays ; par exemple : l’Autriche, la Hongrie, la Turquie d’Europe, l’Italie, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, la péninsule Scandinave, l’Allemagne, l’Orient, les États-Unis, la Suisse, l’Amérique du Sud, la Belgique et les Pays-Bas. Est-ce assez ? Oui, n’est-ce pas.

Mon ami, c’est ainsi que je l’appellerai, a visité tous ces pays au moins deux fois. Il venait d’Italie et me fit la description d’un pensionnat de prêtresses de Vénus à Florence. Il y avait trois Hongroises parmi ces dames. Elles étaient les plus recherchées, leur prix montait de cent à cinq cents francs. La patronne disait qu’elle allait réformer son établissement et que les deux tiers de ses élèves devaient être des Hongroises. Il y avait quelques Espagnoles, quelques Hollandaises, une Serbe, une Anglaise, qui étaient toutes beaucoup plus belles ; mais aucune ne savait aussi bien séduire les hommes que les Hongroises. Et c’était ainsi partout : à Paris, à Londres, à Saint-Pétersbourg, à Constantinople, dans plusieurs résidences de l’Allemagne, les Hongroises étaient partout préférées.

Non seulement les femmes de ce pays ont conquis les palmes de l’amour, mais aussi les jeunes gens. Ils sont d’un extérieur très attrayant, leurs manières sont captivantes ; ils sont autres que les jeunes gens de toutes autres nations, et l’originalité nous attire, nous autres femmes. Enfin, ils sont infatigables aux jeux d’amour et ils en connaissent tous les raffine-