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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS


droit pendait hors du lit. Les couvertures étaient remontées ; je ne voulais pas la réveiller, et je remis ma tête sur les oreillers. Je m’endormis pour ne me réveiller qu’après dix heures du matin.

Je ne vais pas vous raconter toutes les scènes où j’étais tantôt active, tantôt passive. Je ne pourrais que me répéter. Vous en avez assez appris sur ce sujet ; cela ne ferait que vous exciter, ainsi que je m’excite quand je lis ces pages. Car, soit dit entre parenthèses, je me suis fait une copie de ces feuilles, elles me servent d’excitant quand mes sens sont détendus.

Quelques jours plus tard, Anna revint chez moi. Nina était venue tous les jours pour continuer nos leçons de hongrois. Avec Rose, chaque fois que nous étions seules, je jouissais de toutes les joies et nous allions tous les jours au bain. Elle m’était fidèle comme si j’avais été un homme. Aujourd’hui encore, après tant d’années, elle m’est restée ce qu’elle était déjà alors, et bien qu’elle ait connu depuis l’amour masculin, elle me jure encore qu’elle aime mieux goûter l’amour entre mes bras que subir l’étreinte puissante du sexe fort. Moi aussi je le crois parfois, et je suis convaincue que si nous ne devions pas perpétuer le genre humain, nous pourrions très bien nous passer des hommes, tant la volupté est violente entre deux femmes.

Anna me proposa d’assister à une orgie grandiose qui avait lieu tous les ans, au carnaval, dans un b..... Elle me dit que les dames de la plus haute aristocratie y participaient, qu’elles étaient toutes masquées et que personne ne pouvait les reconnaître. Par le masque