mieux que moi, la conformation organique de
l’homme et vous connaissez la clé de ce phénomène
dans le cerveau. Je raisonne d’après mon expérience
personnelle, sans pouvoir garantir la justesse de ce
que je dis.
Avant tout, je dois répondre à cette question : qu’est-ce qu’on entend au juste par une saleté ? — Nous nous nourrissons tous les jours de matières qui, analysées, se trouvent être en état de pourriture ; nous avons beau nous convaincre que nous purifions nos aliments par l’eau et par le feu, nous mangeons, au fond, des saletés. Certains aliments doivent être absolument pourris pour nous plaire. Est-ce que le vin, la bière ne doivent pas fermenter avant que nous les goûtions ? Et la fermentation est un certain degré de pourriture ! Et c’est ce qu’il y a de plus bled aux grives et aux bécassines qui est de haut goût et très recherché. Et si on pense de quoi se nourrissent les porcs et les canards ! Le fromage fourmille de vers. Souvenons-nous de quelle façon on ensale les harengs. J’ai assisté une fois à Venise à cette opération. Je ne puis pas la raconter. Si on savait quel complément reçoit le sel de mer, plus personne n’en mangerait ! En un mot, la saleté est quelque chose de très relatif, et qui songera, en jouissant de quelque chose, aux matières premières ? C’est comme si quelqu’un, s’étant amouraché d’une jeune fille, perdait ses sentiments poétiques en pensant aux besoins naturels de sa bien-aimée. Moi je crois justement le contraire. Quand un homme aime quelqu’un ou quelque chose,