pas l’os, tandis que, chez moi, il saillait partout :
épaules, clavicules, hanches ; on pouvait même compter
mes côtes. Depuis deux ans que je menais une vie
de vestale, j’avais pris de l’embonpoint. Les cuisses
et les deux sphères de Vénus, qui font surtout l’orgueil
des femmes, s’étaient arrondies ; elles étaient
dures et pourtant élastiques ; je ne pouvais assez me
contempler dans la psyché. J’aurais voulu être aussi
flexible qu’un homme-serpent pour pouvoir m’enrouler
et baiser ces belles boules !
Les scènes de flagellation dans le livre de Sade m’avaient rendue curieuse de connaître la volupté que l’on pouvait ressentir en se battant le derrière. Une fois, je pris une fine baguette de saule, je me déshabillai et me mis devant le miroir pour essayer. Le premier coup me fit si mal que je cessai immédiatement. Je ne connaissais pas encore l’art de cette volupté ; je ne savais pas qu’il fallait commencer par des claques aussi légères que celles administrées par les masseuses dans les bains turcs, et que c’est seulement au moment de la crise que l’on peut frapper avec toute la vigueur du bras. Il se passa plusieurs années avant que je connusse cette volupté et que je trouvasse qu’elle augmente réellement la jouissance. Si la douleur ne m’avait pas découragée, j’aurais sûrement repris le jeu solitaire, malgré mes fermes principes de chasteté.
D’ailleurs, chaque fois que je prenais un bain, ce qui arrivait trois ou quatre fois par jour en été, j’étais prête à céder aux tentations de la chair. Vous ne le