tées. La chose se fit toute seule. D’abord la main, en
détournant honteusement les yeux, puis la bouche
encore hésitante, mais goûtant peu à peu davantage, et
à la fin le plaisir tout entier sans honte et sans vergogne.
Je ne sais pas ce que les hommes ressentent
quand ils osent caresser tous les objets de leurs vœux.
Mais si j’ose en conclure par ce que je ressentis en
regardant, caressant, baisant, en faisant toutes les
folies imaginables avec tout ce qui m’était dévolu
alors, vraiment la volupté de l’homme est alors puissante.
Ce que je voyais et touchais maintenant, je
l’avais déjà vu chez mon père, chez mon cousin et
chez le cocher de mes parents. Mais je devais le connaître
dans toutes les proportions de sa force et de sa
beauté ! Franz était plus jeune que mon père,
plus sain et plus robuste que mon cousin, plus
aimable et plus tendre que ce grossier valet d’écurie ;
donc une expérimentation sans fin. Sans doute, il y
a beaucoup de femmes qui, par pudeur ou par afféterie,
ne goûtent jamais le plaisir tout entier. Cela
dépend de beaucoup de choses. Avant tout du caractère
de la femme, puis aussi de la violence de l’homme
qui ne s’attarde que très involontairement aux préambules
pourtant si agréables et qui pousse immédiatement
à l’ultime jouissance. Quant à Franz, il méritait
bien ce dédommagement puisque je lui fermais
avec tant de constance ce qu’il appelait son paradis.
D’ailleurs il était si excité quand il m’avait si longtemps
caressée que par simple pitié j’aurais dû faire
ce que je faisais avec plaisir. J’avais peu de jouis-
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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS