tude et je rencontrai Franz à l’endroit convenu. Il
m’attendait déjà. Je lui dis que, d’après les étranges
allusions de ma tante, la femme de ménage avait dû
nous épier. J’étais désespérée, car je ne savais pas ce
qu’il avait fait pendant que je dormais et jusqu’à quel
point il avait poussé son audace. Je lui dis encore
que je me sentais indisposée depuis, fiévreuse, que je
soupçonnais le pire. Franz ne savait comment m’apaiser.
Entre temps, nous étions déjà tout proches
de ma demeure. Si cela continuait ainsi, tous nos
reproches et nos pardons n’y faisaient rien, nous nous
serions séparés simplement, nos relations n’auraient
pas été changées. Tout à coup, au plus haut degré de
mon excitation, je me trouvai mal, je ne pouvais plus
faire un pas. Franz fut forcé d’aller quérir un fiacre,
et si je ne l’avais pas tiré derrière moi, il m’aurait
laissée m’en retourner toute seule à la maison.
Dans le fiacre étroit et sombre, il ne pouvait plus
m’échapper. Les minutes passaient rapidement ; je
lui dis que je ne pouvais pas me présenter ainsi, en
larmes et en désordre à ma tante, et de dire au cocher
de nous mener sur les glacis. Tout alla dès lors
pour le mieux. Les larmes devinrent des baisers et
les reproches des caresses. Je ressentais pour la première
fois le charme d’être étreinte par un homme.
Je me défendais faiblement, car sa timidité l’aurait
fait cesser immédiatement. Je voulais toujours savoir
ce qu’il avait fait durant mon long sommeil. Quand
il vit que ses explications et ses promesses ne pouvaient
pas me convaincre, il essaya enfin de me prou-
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L’ŒUVRE DES CONTEURS ALLEMANDS