temps, après deux ou trois couches, la femme perd sa beauté, sans doute pour la même raison. De là vient que les jeunes filles regardent généralement les occupations du ménage ou les devoirs de leur état comme des choses accessoires et de pures bagatelles, tandis qu’elles reconnaissent leur véritable vocation dans l’amour, les conquêtes et tout ce qui en dépend, la toilette, la danse, etc.
Plus une chose est noble et accomplie, plus elle se développe lentement et tardivement. La raison et l’intelligence de l’homme n’atteignent guère tout leur développement que vers la vingt-huitième année ; chez la femme, au contraire, la maturité de l’esprit arrive à la dix-huitième année. Aussi n’a-t-elle qu’une raison de dix-huit ans bien strictement mesurée. C’est pour cela que les femmes restent toute leur vie de vrais enfants. Elles ne voient que ce qui est sous leurs yeux, s’attachent au présent, prenant l’apparence pour la réalité et préférant les niaiseries aux choses les plus importantes. Ce qui distingue l’homme de l’animal c’est la raison ; confiné dans le présent, il se reporte vers le passé et songe à l’avenir : de là sa prudence, ses soucis, ses appréhensions fréquentes. La raison débile de la femme ne participe ni à ces avantages, ni à ces inconvénients ; elle est affligée d’une myopie intellectuelle qui lui permet, par une sorte d’intuition, de voir d’une façon pénétrante les choses prochaines ; mais son horizon est borné, ce qui est lointain lui échappe. De là vient que tout ce qui n’est pas immédiat, le passé et l’avenir, agissent plus faiblement sur la femme que sur nous : de là aussi ce penchant bien plus fréquent à la prodigalité, qui parfois