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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

sujet. On voudra bien se souvenir cependant que tout en elles est douteux, non seulement la solution mais le problème lui-même. Il ne faut donc rien moins qu’attendre ici des conclusions fermes ; mais tout au plus le simple examen d’un problème très obscur, qui cependant, peut-être, s’est imposé plus d’une fois à la réflexion de chacun au cours de sa vie, et quand il se considérait lui-même. Nos pensées ne peuvent donc guère être rien de plus qu’un tâtonnement, une sorte de toucher dans l’obscurité. On se rend compte qu’il y a bien quelque chose, mais on ne sait pas bien dans quel endroit de la pièce ce quelque chose se trouve, ni quoi. S’il m’arrive pourtant parfois de prendre le ton positif ou même dogmatique, qu’il soit entendu une fois pour toutes que c’est pour éviter d’être filandreux et terne, par l’abus des formules de doute et de modestie répétées ; et qu’il ne faut pas prendre cela au sérieux.

La croyance à une providence spéciale ou encore à une conduite surnaturelle des événements, qui font la trame de notre vie individuelle, a été de tout temps une croyance populaire et que même parfois on trouve solidement enracinée dans les cerveaux pensants, éloignés de toute superstition, et même sans au-