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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

les premiers de tous. Si maintenant on admet que, — comme dans les rêves vrais, les visions prophétiques et les apparitions d’esprits — une vision de cette sorte doit se rapporter cependant à quelque chose de réellement extérieur, d’empiriquement existant, donc de tout à fait indépendant du sujet, qui cependant ne serait connu que par cette vision même, il faut alors que ce quelque chose entre de quelque manière en communication avec l’intérieur de l’organisme dont l’excitation provoque la vision. Mais une telle communication ne se laisse pas du tout empiriquement démontrer, et même, — puisque par supposition ce ne saurait être une communication dans l’espace, une communication venant du dehors, — on ne saurait à aucun moment s’en faire une idée empirique c’est-à-dire physique. Si donc cependant cette communication a lieu, c’est un fait qu’on ne peut comprendre que du point de vue métaphysique : et il faut se représenter la chose comme une communication qui se produit, indépendamment du phénomène et de toutes ses lois, dans cette chose en soi, qui, constituant l’essence intérieure des choses, se trouve partout à la base de leur apparition, — et qu’on ne perçoit qu’après, quand les choses se manifestent. Et c’est