Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

tives (formes de la sensibilité pure et de l’entendement). Veut-on avoir une réalité d’autre sorte ? la question qui se pose c’est alors la question de la chose en soi, qui, agitée par Locke et résolue trop hâtivement, a été reprise par Kant, qui en a vu toutes les difficultés et l’a même abandonnée comme insoluble, et enfin a reçu par moi sa solution, quoique cependant avec une certaine restriction. Mais, en tout cas, de quelque manière que la chose en soi, qui se manifeste dans l’apparition d’un monde extérieur, se distingue toto genere de ce monde, ce qui se manifeste dans les apparitions d’esprits semble bien quelque chose d’analogue ; et dans les deux cas ce qui apparaît à la fin, c’est peut-être une seule et même chose, à savoir la volonté. Conformément à cela, nous trouvons qu’en ce qui concerne cette réalité objective des apparitions d’esprits, tout comme lorsqu’il s’agit du monde des corps, il se présente quatre système différents : un réalisme, un idéalisme, un scepticisme et finalement aussi un criticisme, dont les intérêts nous occupent maintenant. Une confirmation expresse de ces vues nous est fournie par les paroles suivantes de la voyante d’esprits la plus célèbre, et celle qu’on a observée avec le plus de soin, je veux dire