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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

là-dessus l’Odyssée, XXIV), nommaient les ombres, umbræ, ειδωλα καμντων, — νεκυων αμενηνα καρηνα, — manes (de manere, c’est-à-dire ce qui subsiste, les traces) ; donc des échos des phénomènes d’autrefois, de ce monde phénoménal qui se présente à nous sous les formes du temps et de l’espace, perçus maintenant par l’organe du rêve, dans de rares cas pendant l’état de veille, plus aisément dans le sommeil comme simples rêves ; et, comme il faut s’y attendre, avec plus de facilité encore dans le sommeil magnétique profond, quand, alors, on arrive à rêver tout éveillé et que ce rêve devient de la clairvoyance ; mais encore aussi dans cet état de veille somnolente naturelle, dont il a été question tout au commencement, que nous avons décrit comme un rêve vrai de ce qui entoure immédiatement le dormeur, et qui ne se fait reconnaître pour un état distinct de l’état de veille que lorsque se présentent ces formes étrangères de l’entourage immédiat. Dans cet état de veille somnolente, c’est, le plus souvent, les formes des personnes défuntes, dont le cadavre est encore dans la maison, qui s’offrent ; tout comme en général, conformément à la loi, qui veut que cette deutéroscopie, tournée vers le passé, soit provoquée