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PRÉFACE

est toute différente de celle du premier ; la nécessité de passer du royaume de la nature au royaume de la grâce ; tout cela ne dit pas grand’chose à la plupart des chrétiens les plus fervents et les plus pieux. On trouvera chez Schopenhauer une vue directe et profonde de ces vérités. Son pessimisme est la base même du christianisme.

Requiem æternam dona eis, Domine, dit la Liturgie : donne-leur à jamais le calme, le repos des passions, le renoncement à la vie. — L’abolition de la volonté de vivre : voilà la délivrance, le salut pour Schopenhauer.

Qu’est-ce que ce repos éternel de l’Église ? qu’est-ce que cette abolition de l’être phénoménal qui est, pour Schopenhauer, le salut ? Ni l’une ni l’autre ne s’attachent à définir d’une manière positive cet état qui est pour chacun d’eux respectivement la délivrance et la terre promise. Mais on trouve ici et là les traits essentiels de la même conception. C’est un état d’où la notion positive de temps se trouve complè-