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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

mensonge. « Celui qui croit au magnétisme animal, m’a dit encore en 1850 un jeune pasteur anglais, celui-là ne peut pas croire en Dieu » : hinc illæ lacrymæ ! Finalement même sur l’île des préjugés et du mensonge sacerdotal, le magnétisme animal a planté sa bannière, pour que soit confirmé une fois de plus et d’une manière glorieuse le beau proverbe biblique : Magna est vis veritatis et prævalebit, μεγαλη ή αληθεια καὶ ύπερισχυει (v. ό ίερευς, i. e. Livre I. Esras, in LXX, ch. iv, 41), ce beau proverbe qui fait avec raison trembler d’effroi pour ses prébendes le cœur sacerdotal anglican. Il est grand temps d’envoyer en Angleterre des missions au nom de la raison, des lumières et de l’anticléricalisme, avec une Critique de la Bible de V. Bohlen et de Straussen d’une main et une Critique de la Raison pure de l’autre, pour empêcher d’exercer leur profession ces prêtres qui s’intitulent eux-mêmes révérends et qui sont les plus orgueilleux et les plus impudents de tous les prêtres du monde ; pour mettre fin au scandale dont ils donnent exemple. Cependant, à ce point de vue, nous devons encore attendre le plus des bateaux à vapeur et des chemins de fer, ces choses aussi nécessaires à l’échange des pensées qu’à celle des marchandises, et qui feront courir le