Page:Schopenhauer - Mémoires sur les sciences occultes.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

saire et si inévitablement déterminé d’avance que son effet, plusieurs heures d’avance, existait à l’état de rêve dans la conscience d’un autre. C’est ici qu’apparaît de la manière la plus claire la vérité de ma proposition : tout ce qui arrive arrive nécessairement (Die beiden Grundprobleme der Ethik, p. 62 ; 2e édit., p. 60). — Nous avons, pour ramener les rêves prophétiques à leur cause la plus immédiate, à considérer la circonstance qu’aucun souvenir ne subsiste, comme on le sait, à l’état de veille, du somnambulisme aussi bien naturel que magnétique, tandis que parfois un souvenir nous reste des rêves du sommeil naturel ordinaire, à notre réveil. Le rêve est donc l’anneau, le pont qui relie la conscience à l’état somnambulique à la conscience à l’état de veille. En conséquence de cela, il nous faut donc attribuer les rêves prophétiques, d’abord à ce fait que c’est dans le sommeil profond que le rêve s’élève à l’état de clairvoyance somnambulique. Mais comme ordinairement, dans les rêves de cette sorte, il ne se produit pas de réveil soudain et qu’on ne conserve par suite aucun souvenir de ces rêves ; les rêves, qui font exception à cela et qui donc représentent l’avenir immédiatement et sensu proprio et