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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

action du dedans, vraisemblablement par le moyen du système ganglionnaire, sur le cerveau ; lequel, fidèle à sa nature, élabore ces impressions intérieures comme celles qui lui viennent du dehors, versant, pour ainsi dire, comme une matière étrangère dans les formes ordinaires qui lui sont propres. Et de là sortent justement, comme le font celles provenant des impressions sur les sens extérieurs, ces intuitions qui correspondent aussi, dans la même mesure, dans le même sens que les premières, aux choses vues. Toute vision par l’organe du rêve, est, d’après cela, le résultat de l’activité du cerveau fonctionnant comme organe de vision, de l’activité du cerveau excitée par des impressions intérieures au lieu de l’être, comme autrefois, par des impressions extérieures[1]. Que cette activité, même s’exerçant sur des choses extérieures et même sur des choses éloignées, puisse cependant avoir une certaine réalité objective et comporter d’être vraie, c’est un fait, dont l’explication ne peut être trouvée que par la voie de la métaphysique, à la condition

  1. Si l’on en croit la description des médecins, la catalepsie parait être la paralysie complète des nerfs moteurs, le somnambulisme au contraire la paralysie complète des nerfs sensibles ; pour lesquels ensuite agit en remplacement l’organe du rêve.