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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

et les voix de toutes sortes ; et ces deux choses sans l’excitation extérieure de ces impressions sensibles (Sinnesempfindungen) qui au contraire, livrent à notre intuition, à l’état de veille, l’occasion, la matière ou la base empirique nécessaire à son activité, sans cependant être le moins du monde identique avec elle : vu que cette intuition est tout à fait intellectuelle et pas seulement sensuelle, comme je l’ai déjà souvent démontré, en citant les principaux passages relatifs à cela. Mais maintenant ce fait indiscutable, il faut nous y fermement tenir : c’est le phénomène primaire auquel se ramènent toutes nos explications ultérieures, qui ne feront que montrer, s’étendant plus loin encore, l’activité du susdit pouvoir. La dénomination la plus convenable de ce pouvoir serait celle que les Écossais ont très judicieusement choisie pour désigner une sorte particulière de sa manifestation ou de son emploi, guidés en cela par le tact exquis que donne l’expérience la plus sûre ; c’est la dénomination de second sight, de seconde vue. La capacité, dont il s’agit ici, de rêver est, en fait, un second pouvoir de vision qui ne se réalise pas, il est vrai, comme le premier, par le moyen des sens ; un pouvoir de vision dont les objets cependant, par