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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

rejetée sur la vie organique, et elle est occupée, avec un léger ralentissement du souffle, du pouls, de la chaleur, de presque même toutes les autres secrétions ; elle s’occupe principalement de la reproduction lente, de la réfection des parties consumées, de la guérison des parties lésées, de la réparation des désordres survenus. Le sommeil est par suite le moment où la vis naturæ medicatrix, dans toutes les maladies, provoque les crises salutaires, où elle remporte la victoire décisive sur le mal existant, où le malade par suite, plein du sentiment de la guérison prochaine, éprouve du soulagement et se réveille joyeux. Mais chez les bien portants aussi cette même vis naturæ medicatrix agit de la même façon, seulement en proportion incomparablement moindre, sur tous les points où cela est nécessaire. Par suite l’homme bien portant, lui aussi, a, quand il se réveille, le sentiment d’être renouvelé et restauré : tout particulièrement le cerveau a dans le sommeil reçu sa nutrition qui ne s’accomplit pas à l’état de veille. Et la conséquence en est une conscience devenue beaucoup plus claire. Toutes ces opérations s’accomplissent sous la conduite et le contrôle du système nerveux plastique, donc de tous les grands ganglions ou des centres nerveux qui, dans toute la