Sophocle, dans l’Œdipe à Colone (1225), en a donné l’abrégé suivant :
Μη φυναι τον απαντα νικα λογον το δ'επει φανη,
Βηναι κειθεν, οθεν περ ηκει, πολυ δευτερον, ως ταχιστα.
[Natum non esse sortes vincit alias omnes : proxima autem est, ubi quis in lucem editus fuerit, eodem redire, unde venit, quam occissime.]
Euripide dit :
Πας δ'οδυνηρος βιος ανθρωπων,
Κουκ εστι πονων αναπαυσις.
[Omnsi hominum vita est plena dolore,
Nec datur laborum, remissio.]
(Hippol., v. 189.)
Et Homère l’avait déjà dit :
Ου μεν γαρ τι που εστιν οιζυρωτεπον ανδρος
Παντων, οσσα δε γαιαν επι πνειει τε και ερπει.
[Non enim quidquam alicubi est calamitosius homine
Omnium, quotquot super terram spirantque et moventur.]
(Il., xvii, 446.)
Pline lui-même dit : « Quapropter hoc primum quisque in remediis animi sui habeat, ex omnibus bonis, quæ homini natura tribuit, nullum melius esse tempestiva morte. » (Hist., nat., xxviii, 2.)
Shakespeare met ces paroles dans la bouche du vieux roi Henri IV :
O heaven ! that one might read the book of fate,
And see the revolution of the times,
. . . . . how chances mock,
And changes fill the cup of alteration
With divers liquors ! O, if this were seen,
The happiest youth, — wiewing his progress through,
What perils past, crosses to ensue, —
Would shut the book, and sit him down and die[1]
- ↑ « Oh ! si on pouvait lire dans le livre de la destinée, si on pouvait y voir les révolutions des temps, les railleries de la fortune à notre adresse, et les breuvages successifs que nous présentent les vicissitudes des choses, — oh ! celui qui le verrait ! serait-il le plus joyeux des jeunes gens, en parcourant du regard le cours de sa vie, les épreuves passées, les menaces de l’avenir, il fermerait le livre à grand bruit, il s’assiérait sur lui et il mourrait. »