Page:Schopenhauer - Le Monde comme volonté et comme représentation, Burdeau, tome 3, 1909.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
le monde comme volonté et comme représentation

de tout système harmonique, d’où est sortie l’idée d’un tempérament également réparti.

Tel ou tel de mes lecteurs pourrait prendre ombrage de ce que la musique, dont l’effet est souvent d’élever si haut notre esprit que nous croyons l’entendre parler de mondes différents du nôtre et meilleurs, soit réduite, en vertu de la présente métaphysique, à flatter le vouloir-vivre, puisqu’elle en représente l’essence, puisqu’elle lui dépeint à l’avance le succès et qu’elle finit par en exprimer la satisfaction et l’apaisement. S’il s’agit de calmer de tels scrupules, le passage suivant des Védas peut y servir : « Etanand sroup, quod forma gaudii est, τον pram Atma ex hoc dicunt, quod quocunque loco gaudium est, partícula e gaudio ejus est. » (Oupnehkat, vol. I, p. 405, et iterum vol. II, p. 213).