Page:Schopenhauer - La Pensée, 1918, trad. Pierre Godet.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
la pensée de schopenhauer

« le sinus croît en proportion de l’angle » ; mais si la quantité de ce rapport doit être donnée, il faut le nombre. Cette nécessité qui veut que l’espace, avec ses trois dimensions, se formule par le temps, qui n’en a qu’une, si l’on veut posséder une connaissance abs- traite, c’est-à-dire un savoir, et non pas une simple perception, de ses rapports, est précisément ce qui rend les mathématiques si difficiles.


De la science et de la certitude scientifique.

Entre un savoir quelconque, c’est-à-dire une connaissance devenue consciente in abstracto, et la science proprement dite, il y a le rapport de la fraction au tout. Chacun de nous s’est procuré par l’expérience, par l’observation des faits et des objets particuliers qui se présentent à lui, un savoir concernant toutes espèces de choses ; mais celui-là seul vise à la science, qui a pris pour tâche d’acquérir la connaissance abstraite complète d’une catégorie quelconque d’objets. Il ne peut délimiter cette catégorie que par le moyen du concept ; aussi y a-t-il au sommet de chaque science un concept qui nous sert à penser cette partie de l’ensemble des choses dont la science en question nous pro-