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ii. de la nature

la porte étroite de la vérité. Nous devons donc chercher à comprendre la nature par l’intermédiaire de nous-mêmes, et non pas nous-mêmes par l’intermédiaire de la nature. Il nous faut employer ce qui nous est connu immédiatement à l’explication de ce qui ne nous est connu qu’indirectement, et non pas faire l’inverse. Comprenons-nous le mouvement d’une boule qui roule sous l’effet d’un choc mieux que le mouvement que nous exécutons nous-mêmes sous l’empire d’un motif ? Beaucoup peut-être se l’imaginent. Quant à moi, je dis : c’est le contraire qui est vrai. Nous en viendrons d’ailleurs à comprendre que les deux phénomènes sont identiques ; identiques tout au moins comme la note musicale la plus basse qui soit perceptible à notre oreille est identique à la note de même nom placée dix octaves plus haut.


Identité du corps et du Vouloir.

Je n’arriverais jamais à trouver la signification de ce monde qui s’offre à moi uniquement comme représentation, ou, si l’on veut, à trouver le passage entre ce monde tel qu’il m’est donné et ce qu’il peut être encore en dehors de cette donnée, si je n’étais moi--