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la pensée de schopenhauer

conséquent y atteindre en partant de la représentation et en prenant pour fil conducteur ces lois, formes diverses du principe de raison, qui ne font jamais que relier entre elles des représentations, autrement dit des objets.

On voit déjà ici qu’il est à jamais impossible d’avoir du dehors aucune prise sur l’essence des choses ; comme qu’on s’y prenne, on n’obtient jamais ainsi que des images et des noms. C’est comme si on tournait autour d’un château, dont on chercherait vainement l’entrée, réduit provisoirement à prendre des croquis de ses diverses façades. Et c’est là pourtant la méthode qu’ont suivie jusqu’à moi tous les philosophes.

En fait, la seule possibilité qui nous soit offerte de connaître également du dedans n’importe quel phénomène qui se présente à nous par l’extérieur, c’est dans notre propre Vouloir que nous la trouvons ; ce qui veut dire que notre Vouloir est la seule chose qui nous soit directement connue, et non pas seulement communiquée, comme tout le reste, dans une représentation. Il constitue ainsi la seule donnée susceptible de devenir la clef de toutes les autres ; il est, comme je l’ai dit ailleurs, l’unique porte,