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la volonté devant la perception extérieure

duisent tous les changements mécaniques, physiques et chimiques dans les objets de l’expérience. Elle est toujours caractérisée par deux signes essentiels ; en premier lieu, que là où elle agit la troisième loi fondamentale de Newton (l’égalité de l’action et de la réaction) trouve son application : c’est-à-dire que l’état antécédent, appelé la cause, subit une modification égale à celle de l’état conséquent, qui se nomme l’effet ; en second lieu, que, conformément à la seconde loi de Newton, le degré d’intensité de l’effet est toujours exactement proportionné au degré d’intensité de la cause, et que par suite une augmentation d’intensité dans l’un entraîne une augmentation égale dans l’autre. Il en résulte que lorsque la manière dont l’effet se produit est connue une fois pour toutes, on peut aussitôt savoir, mesurer, et calculer, d’après le degré d’intensité de l’effet, le degré d’intensité de la cause, et réciproquement. Toutefois, dans l’application empirique de ce second critérium, on ne doit pas confondre l’effet proprement dit avec l’effet apparent [sensible], tel que nous le voyons se produire. Par exemple, il ne faut pas s’attendre à ce que le volume d’un corps soumis à la compression diminue indéfiniment, et dans la proportion même où s’accroît la force comprimante. Car l’espace dans lequel on comprime le corps diminuant toujours, il s’en suit que la résistance