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essai sur le libre arbitre

cela, comme je l’ai déjà établi en commençant, que le concept de la nécessité et celui de conséquence d’une raison déterminée, sont des notions identiques et convertibles.

Toutes les modifications qui ont pour théâtre le monde extérieur sont donc soumises à la loi de causalité, et, par conséquent, chaque fois qu’elles se produisent, elles sont revêtues du caractère de la plus stricte nécessité. À cela il ne peut pas y avoir d’exception, puisque la règle est établie à priori pour toute expérience possible. En ce qui concerne son application à un cas déterminé, il suffit de se demander chaque fois s’il s’agit d’une modification survenue à un objet réel donné dans l’expérience externe : aussitôt que cette condition est remplie, les modifications de cet objet sont soumises au principe de causalité, c’est-à-dire qu’elles doivent être amenées par une cause, et, partant, qu’elles se produisent d’une façon nécessaire.

Maintenant, armés de cette règle à priori, considérons non plus la simple possibilité de l’expérience en général, mais les objets réels qu’elle offre à nos regards, dont les modifications actuelles ou possibles sont soumises au principe général éta-

    tuitions à priori de temps et d’espace et les vérités mathématiques qui en dérivent. 4e Le principe de raison suffisante de l’action, qu’il appelle aussi loi de motivation, qui s’applique à la causalité des événements internes. » Ribot, Philosophie de Schopenhauer, p. 5).