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essai sur le libre arbitre

minées par des lois naturelles générales. » — Dans la Critique de la Raison pure, (P. 548 de la 1er ou P. 557 de la 5e édition), il s’exprime ainsi :

« Le caractère empirique devant être, comme effet, dérivé des phénomènes et de leur règle, donnée par l’expérience, toutes les actions de l’homme dans le phénomène sont donc déterminées suivant l'ordre physique par son caractère empirique et par d’autres causes concomitantes : et si nous pouvions pénétrer jusqu’au fond tous les phénomènes de son arbitre, il n’y aurait pas une seule action humaine qu’on ne pût certainement prédire et connaître comme nécessaire, en partant de ses conditions antérieures. Sous le rapport empirique, il n’y a donc aucune liberté, et ce n’est cependant que suivant ce caractère que nous pouvons considérer l’homme, lorsque nous voulons observer seulement, et que nous voulons scruter physiologiquement les causes déterminantes de ses actions, comme cela se pratique dans l’anthropologie[1]. » Dans le même ouvrage, p. 798 de la 1er édition ou p. 826 de la cinquième, il dit : « La volonté peut aussi être libre, mais uniquement en ce qui concerne la cause intelligible de notre vouloir ; car pour ce qui est des phénomènes, des expressions de cette volonté, c’est-à-dire des actions, nous ne

  1. Trad. fr. de M. Tissot, p. 178-179.